vendredi 30 septembre 2011

Déjà derrière la caméra pour le très bon I love you Phillip MorrisJohn Requa et Glenn Ficarra récidivent avec Crazy, Stupid, Love, une comédie teintée d'un brin de romantisme.
Doté d'un casting en béton (Steve Carell, Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone ...), et d'une écriture plutôt maligne, le long-métrage nous emmène au cœur de situations parfois convenues mais dotées d'un humour qui fait mouche la plupart du temps. 
Crazy, Stupid , Love part sur un sujet des plus classiques, un couple ( Cal et Emily) autour de la cinquantaine et qui explose. Dans son ouverture, s'installe deux visions opposées de cette « crise » et déjà s’installe une mélancolie qui accompagnera le film pendant une bonne moitié.
Mais rapidement cette histoire de couple s’efface au profit du seul personnage de Cal et sa micro-dépression jusqu’à sa rencontre avec Jacob. À ce moment là le film change déjà de ton et vire vers une sorte de cours de drague. Le duo de réalisateurs a très bien saisi l’aura qui se dégage de Ryan Gosling (Jacob) et il leur suffit d’une scène et d'un ralenti, pour créer un symbole. Un autre intérêt évident vient de l’opposition des évolutions des deux personnages, empruntant deux chemins inverses en ce qui concerne leur vision du sentiment amoureux.
Néanmoins le dénouement n'apporte rien de plus au genre de la comédie romantique, les promesses apportées par les réalisateurs ne sont pas suivies, mais cela reste un film qui peut vous arracher quelques sourires, quelques "waouh" sur la plastique de Monsieur Ryan Gosling ou sur les yeux d'Emma Stone; mais ce ne sera pas un film qui vous marquera très longtemps à la sortie du cinéma.

Au début du siècle dernier à Londres, deux magiciens se livrent une rivalité assassine suite à un accident douloureux. Leur inimité va prendre des proportions déchirantes, obsessionnelles et maladives.
Un film ou la magie, le mensonge et les secrets sont omniprésent, un drame poignant, un thriller, un film de vengeance.
L'acteur britannique Christian Bale incarne le rôle d'un magicien de la fin du XIXème siècle, jugé pour l'assassinat supposé de son rival Robert Angier, Hugh Jackman. Le film raconte les années de rivalité qui opposent les deux hommes, rivalité qui débute à la suite de l'accident mortel de la femme d'Angier.
La signification du titre du film provient de l'une des trois étapes (inventées dans la fiction dont s'inspire le film) que comporte un tour de magie. La première étape se nomme la « promesse », où le magicien montre au public quelque chose qui semble ordinaire, mais ne l'est pas. La seconde étape consiste en l'exécution, le « tour », où le magicien rend l'acte ordinaire extraordinaire. Le « prestige », titre du film donc, et étape finale de l'illusion, est la partie du tour de magie où l'imprévu se produit.
On retrouve dans The Prestige les codes du film noir chéris par Christopher Nolan ne serait-ce que dans son thème principal (la manipulation) mais également les éléments plus secondaires comme la femme fatale mante religieuse, incarnée par Scarlett Johansson.
C'est une œuvre discrètement virtuose qui séduit par sa magie noire et touche si profondément qu’on met du temps à sortir la tête de sa troublante mécanique, puisque le twist final se révèle être un coup d'éclat brillantissime.

mercredi 28 septembre 2011






Le décor est poétique, un semblant de réalité perdu dans un paysage de campagne anglaise, un internat où il se trame quelque chose; des enfants que l'on verra grandir ou presque.                
Never Let Me Go est une adaptation cinématographique d'un roman de Kazuo Ishiguro, ce film balance entre drame et film anticipé; néanmoins le réalisateur Mark Romanek ne nous inflige pas du spectaculaire mais de l'émouvant
Passé un temps où l'on s'aperçoit que quelque chose ne tourne pas rond dans l'école où Kathy (Carey Mulligan), Ruth (Keyra Knightley) et Tommy (Andrew Gardfield) sont pensionnaire, la révélation tombe aussi brusquement pour nous que pour eux. Dans cet établissement, les enfants sont élevés tel des clones destinés une fois adultes, à donner leurs organes aux malades qui en ont besoin. Aucun échappatoire, ce destin est inévitable, ils sont conditionnés pour le réaliser.
Le récit est alors resserré sur nos trois "héros", qui sortent de l'adolescence et qui ne peuvent imaginer leur avenir, Kathy passe alors son temps dans les hopitaux à accompagner les "donneurs" pour surement se faire à l'idée que ce sera bientôt son tour; Ruth tente de trouver une issue à cet avenir mais ne trouve que Tommy (s'enchainant à un amour impossible avec lui), Tommy qui lui tente de ne pas penser à ce qui l'attend. Chacun compose donc avec son destin.
Mais comment vivre alors qu'aucun avenir ne les attend.
Never Let Me Go est en quelque sorte un film métaphore sur le progrès, les limites de la science et l'éthique. Ces aberrations sociales sont cachés derrière le côté romanesque donné au film (le trio presque amoureux entre les personnages). Les interprétations sont teintées de tristesse mais admirablement jouées; la fin est attendue mais touchante de réalité.